Bac Blanc/Lycée El Houria/Bejaia

Publié le par Mustapha

Lycée El-Houria/ Béjaïa                                                                                                                             Mai 07                                                                                                                                        

                                                 EXAMEN DE BAC BLANC                 Classes : Terminale, Série : SNV 1 & 2

 

Pierre et Jean sont deux frères qui s’entendent assez bien malgré une rivalité latente. Mais l’héritage que reçoit Jean d’un ami de la famille éveille les soupçons de Pierre : cet ami se serait-il pas le vrai père de Jean ?

           

E

t longtemps Jean médita, immobile sur les coussins, imaginant et rejetant des combinaisons sans trouver rien qui pût le satisfaire. Mais une idée soudaine l’assaillit : - Cette fortune qu’il avait reçue, un honnête homme la garderait-il ?

            Il se répondit : « Non », d’abord, et se décida à la donner aux pauvres. C’était dur, tant pis. Il vendrait son mobilier et travaillerait comme un autre, comme travaillent tous ceux qui débutent. Cette résolution virile et douloureuse fouettant son courage, il se leva et vint poser son front contre les vitres. Il avait été pauvre, il redeviendrait pauvre. Il n’en mourrait pas, après tout. Ses yeux regardaient le bec de gaz qui brûlait en face de lui de l’autre côté de la rue. Or, comme une femme attardée passait sur le trottoir, il songea brusquement à Madame Rosémilly[1], et il reçut au cœur la secousse des émotions profondes nées en nous d’une pensée cruelle. Toutes les conséquences désespérantes des sa décision lui apparurent en même temps. Il devrait renoncer à épouser cette femme, renoncer au bonheur, renoncer à tout. Pouvait-il agir ainsi, maintenant qu’il s’était engagé vis-à-vis d’elle ? Elle l’avait accepté le sachant riche. Pauvre, elle l’accepterait encore ; mais avait-il le droit de lui demander, de lui imposer ce sacrifice ? Ne valait-il pas mieux garder cet argent comme un dépôt qu’il restituerait plus tard aux indigents ?

Et dans son âme où l’égoïsme prenait des masques honnêtes, tous les intérêts déguisés luttaient et se combattaient. Les scrupules[2] premiers cédaient la places aux raisonnements ingénieux, puis repassaient, puis s’effaçaient de nouveau.

Il revint s’asseoir, cherchant un motif décisif, un prétexte tout-puissant  pour fixer ses hésitations  et convaincre sa droiture native. Vingt fois déjà il s’était posé cette question : « Puisque je suis le fils de cet homme, que je le sais et que je l’accepte, n’est-il pas naturel que j’accepte aussi son héritage ? » Mais cet argument ne pouvait empêcher le « non » murmuré par la conscience intime.

Maupassant

I.COMPREHENSION

 

1-     Jean se pose deux questions, lesquelles ?

2-     Complétez le tableau qui suit à l’aide d’éléments du texte :

 

Arguments soutenant la thèse du « OUI »

Arguments soutenant la thèse du « NON »

 

 

 

 

3-     Comment évolue la réflexion de Jean ? Citez les deux étapes.

 

II. FONCTIONNEMENT DE LA LANGUE

1-     Trouvez dans le texte le synonyme du mot « Indigents »

2-     Recherchez dans le texte des termes ou des expressions qui appartiennent au champ lexical de la réflexion (04).

3-     Relevez dans le 1er paragraphe la chaîne anaphorique de Jean. 

4-     Transformez au style indirect la phrase suivante : Vingt fois déjà il s’était posé cette question : « Puisque je suis le fils de cet homme, que je le sais et que je l’accepte, n’est-il pas naturel que j’accepte aussi son héritage ? »

III.ESSAI

·        sujet 1 : À la place de Jean, vous auriez pris quelle décision ? Pourquoi ?

·        sujet 2 : Résumez le texte en 100 mots.

 

Bonne réussite au Bac

Votre Professeur Mr Deghmous



[1] Madame Rosémilly est la femme que Jean souhaite épouser.

[2] Souci du devoir, grande délicatesse morale.

Publié dans Sujets bac

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D
je veux avoir des éclaircissements sur la voix pasive.
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